ÊTRE CONSTAMMENT SUR LE QUI-VIVRE

23 décembre 2024

Vendée Globe

Le Vendée Globe est un marathon qui use les hommes comme les bateaux, océan après océan. Alors qu’il est passé dans le sud du point Nemo ce matin, Nicolas Lunven tient ce rythme de marathonien sans sourciller. Toujours au cœur d’un groupe actif composé de Jérémie Beyou et Thomas Ruyant, le skipper d’Holcim-PRB assure depuis le coup d’envoi un sacré niveau de jeu. Si les deux leaders Yoann Richomme et Charlie Dalin ont, comme prévu, continué à creuser l’écart, les batailles sont intenses dans leurs tableaux arrière et se mènent en gérant l’usure inévitable du bateau après 15 000 milles de course. Rien de grave à bord d’Holcim-PRB, mais de petites réparations qui consomment de l’énergie et du temps face aux adversaires.

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© polaRYSE

Nicolas a dû ainsi remplacer samedi un chariot de latte cassée sur sa grand-voile. Hier et dans la nuit pour nous, il a dû gérer d’autres soucis qui lui ont fait perdre un peu de terrain. « J’ai déchiré mon FRO (voile de portant, ndlr). Je suis un peu vert ! J’avais une amorce de déchirure de cette voile dans l’océan Indien. Je l’avais déjà réparée. Et là, juste en dessous… pareil… Ce n’était pas grand-chose, environ 20 cm mais j’ai préféré assurer le coup. J’ai dû affaler la voile pour mettre un patch de chaque côté. Tout ça, c’est vite beaucoup de boulot. J’ai dû rouler la voile, l’affaler sur le pont, redérouler la voile sur le pont… Par chance, il n’y avait pas trop de vent à ce moment-là. Il faisait plutôt beau et sec donc j’ai pu coller les patchs sans problème. Au moment de ranger, je me suis pris 35 nœuds de vent avec de la grêle. J’avais l’air malin en train d’essayer de rouler ma voile dans ces conditions. Il faisait très froid. Après, j’ai eu un petit souci sur la downline de foil qui ne tient plus dans le bloqueur (le bout qui permet de descendre le foil, ndlr). J’ai changé le bloqueur mais malheureusement, ce n’est pas ça. C’est la gaine du bout qui est trop usée et qui n’accroche plus. Il va falloir trouver une autre solution. Voilà, voilà, on ne s’ennuie pas » explique Nicolas ce matin à son équipe à terre. Un peu rageant donc mais avec le skipper d’Holcim-PRB, chaque problème semble trouver rapidement une solution et surtout ne jamais atteindre un moral incroyablement solide.

Le skipper n’est qu’à 6 petits milles de Jérémie Beyou qui a lui aussi rencontré des problèmes de grand-voile dans le week end. Quant à Thomas Ruyant, il en a profité pour larguer un peu ses camarades de jeu et avance désormais près de 80 milles devant l’étrave d’Holcim-PRB. Si les derniers milles dans le Pacifique vont exiger toujours autant de vigilance, Nicolas va essayer de profiter des conditions de portant pour faire avancer au mieux son IMOCA : « La situation météo s’est un peu éclaircie. Nous avons pris du retard sur les routages donc la dépression hargneuse va nous passer devant normalement. C’est du portant entre 20 et 25 nœuds pour aller jusqu’au Cap Horn avec potentiellement un peu plus sur la fin. Ce n’est pas facile de faire avancer le bateau. La mer s’est calmée et c’est plutôt bien mais le vent est un peu fou. Il y a beaucoup de bascules à gérer, beaucoup d’irrégularité dans le vent avec des nuages qui passent… Des fois tu as 20 nœuds et d’un seul coup, ça monte à 30-35 nœuds ! Tu as intérêt à vite sortir de la bannette et mettre les bottes pour aller réduire la toile. Il faut être sur le qui-vive » détaille encore Nicolas.

Quatre à cinq jours de mer l’attendent encore avant de pouvoir passer le célèbre Cap Horn.


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