CAP SUR BON ESPÉRANCE !

26 novembre 2024

Vendée Globe

Ce mardi, les sept IMOCA en tête de la flotte maintiennent des vitesses moyennes élevées, témoignant de la cadence soutenue imposée par les leaders. À mi-parcours entre l’Amérique du Sud et l’Afrique, Nicolas Lunven progresse en direction du Cap de Bonne-Espérance, profitant toujours de cette même dépression qui les accompagne depuis plusieurs jours. Si les prévisions météorologiques laissent encore planer une incertitude sur la transition entre la fin de ce système et le flux d’ouest des mers du Sud, cette dépression reste un atout majeur pour Nico : « Nous profitons encore de cette dépression qui nous accompagne, ce qui est bien sympathique, car elle nous permettra presque de traverser l’Atlantique Sud en un seul bord. » 

Depuis son départ, les conditions de navigation ont nettement évolué et la météo clémente des premiers jours laisse progressivement place à la dureté des conditions que les marins vont devoir affronter dans les semaines à venir à travers les mers du sud : « le début de la course a été particulièrement calme : un départ dans la pétole, un passage musclé mais bref au large du Cap Finisterre, suivi de conditions très clémentes. Hier matin, nous avons franchi une étape. Dans la nuit de dimanche à lundi, la mer a commencé à se creuser et le vent s’est renforcé plus que ce qui était prévu. »

Cette météo plus exigeante a demandé à Nicolas des ajustements. « Il a fallu adapter les voiles, réduire, le bateau enfournait pas mal. Il y avait de l’eau partout sur le pont, j’ai dû fermer les bâches du cockpit à l’arrière. » Bien que les températures restent encore douces, l’atmosphère tropicale laisse place à une réalité plus rude. « Ce n’est plus l’ambiance "tropiques", même s’il fait encore plutôt beau. Les températures se rafraîchissent, ce qui n’est pas désagréable, mais cela marque la fin des "anti". Désormais, nous entrons petit à petit dans le vif du sujet. » Le vent qui devrait encore se renforcer aujourd’hui, préfigure l’approche des latitudes plus australes. « La mer est encore praticable même si ça tape un peu. Cela reste raisonnable pour l’instant, mais cela risque de devenir plus exigeant dans les prochaines heures. D’ici ce soir ou demain, nous devrions être autour des 35° sud. À ce rythme, les histoires des mers du Sud vont arriver vite. »

Ces derniers jours, Nicolas Lunven a navigué bord à bord avec Yannick Bestaven puis Jérémie Beyou, partageant même quelques mots avec ses concurrents à la VHF. « C’était sympa d’avoir des petits copains. J’avais Yannick et Jérémie à l’AIS pendant quelques jours, on a même pu discuter. Mais là, je crois que je suis trop loin maintenant », confie le skipper d’Holcim-PRB.

La stratégie à venir se dessine déjà, notamment en vue de l’entrée dans l’océan Indien. Nico sait qu’il devra trouver le curseur entre performance et préservation du matériel en fonction des conditions. Le rythme s’accélère, les mers du Sud se rapprochent, et Nico semble prêt à entrer dans cette nouvelle phase de la course avec confiance et détermination. 


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