DES BONNES NOUVELLES À BORD D'HOLCIM-PRB !
10 janvier 2024
Vendée Globe
Les jours se suivent et ne se ressemblent décidément pas sur le Vendée Globe. Après les galères techniques du début de semaine, Nicolas Lunven a retrouvé le sourire à bord d’Holcim-PRB. Il a réussi à perfectionner son système d’aérien de secours pour obtenir enfin des données fiables et pouvoir fonctionner en mode vent. Le skipper peut donc pousser un grand ouf de soulagement après avoir bataillé trois jours pour tenter de faire avancer au mieux son IMOCA quasiment à l’aveugle.
© polaRYSE
Ces mésaventures lui auront quand même coûté une montée au mât ! Avant-hier, le solitaire s’est élancé à l’assaut de ces 27 mètres de haut en espérant pouvoir récupérer une ou plusieurs antennes et ses aériens. « En tête de mât, finalement la situation n’est pas bonne. Car il y a une pièce de carbone tout en haut du mât sur laquelle sont fixées des antennes, la caméra de détection des OFNI qui est partie. Je n’ai rien pu faire là-haut pour réparer » explique Nicolas. Au final, le skipper était redescendu sur le pont fatigué et avec le sentiment d’être un peu au pied du mur. Hier, il a donc décidé de ne rien lâcher et d’investir du temps pour optimiser son système d’aérien de secours. Ses efforts ont été récompensés. Il a désormais deux perches, l’une à tribord et l’autre à bâbord, qui lui fournissent les bonnes informations de vent. Il peut sortir la tête du bricolage et faire route au Nord, vers le Pot au Noir. « Mon aérien de secours à l’arrière du bateau est désormais bien fonctionnel. J’ai pris le temps d’améliorer le système et j’ai pu installer deux perches, l’une de chaque côté. Tout fonctionne plutôt bien maintenant depuis hier. Donc c’est une super nouvelle ! Je suis totalement opérationnel avec ce système. Heureusement, car j’ai navigué trois jours sans information de vent correcte et c’était franchement un cauchemar. Je suis de nouveau en mode 100% course » annonce Nicolas, visiblement soulagé.
Du côté stratégie, son option Est n’a pas porté ses fruits. Les partisans d’un positionnement le long des côtes brésiliennes ont pris l’ascendant. Holcim-PRB est 9e. Jérémie Beyou, Paul Meilhat, Boris Hermann et Thomas Ruyant le précèdent. « Je suis un peu déçu de ne pas récupérer les fruits de mon option Est. Je suis derrière Sam, Jérémie, Paul et Boris. Ils ne sont pas loin mais j’avais imaginé plutôt être devant. Cette option n’a finalement pas été payante. Il y a deux nuits, les conditions étaient affreuses, avec beaucoup de nuages et de grandes zones sans vent. J’étais complètement arrêté et j’ai perdu du terrain. Mais la course est encore longue. Il reste encore deux semaines pour atteindre Les Sables d’Olonne et beaucoup de choses peuvent se passer » analyse le solitaire. Chez ses adversaires directs, certains font face à leur tour à des problèmes techniques sérieux. Boris Hermann a un hook (pièce qui sert à maintenir la voile en haut du mât) de J2 (foc de 100 m2) qui a cédé ce matin. Il va devoir monter dans son mât pour effectuer la réparation. Quant à Thomas Ruyant, il ronge son frein. Il y a une semaine, le skipper de Vulnérable a perdu son J2. La voile lui manque cruellement et il ne cesse de laisser s‘échapper les milles. Tout reste ouvert donc dans ce groupe de skippers ultra-expérimentés. L’esprit de compétition ne quitte pas Nicolas, stimulé par cet environnement. « Je suis très content de faire la course à côté d’autres concurrents. C’est intense mais c’est ce que j’aime. La fin de course est encore trop loin pour pouvoir prévoir les choses mais l’essentiel est que je suis encore proche des autres concurrents. Dans les conditions actuelles, je pousse le bateau à fond. Il n’y a pas de raison d’aller moins vite car les conditions sont plutôt favorables. On verra si, plus tard, on a besoin de lever le pied pour préserver le bateau. Mais pour l’instant, ce n’est pas ma stratégie » ponctue le skipper d’Holcim-PRB.