HOLCIM-PRB DE RETOUR DANS L'HÉMISPHÈRE NORD
14 janvier 2024
Vendée Globe
Alors que le vainqueur de ce Vendée Globe, Charlie Dalin, a mis pied à terre cet après-midi aux Sables d’Olonne, la bataille continue de faire rage chez les poursuivants. Nicolas Lunven a passé l’équateur hier et a franchi le Pot au Noir dans la nuit.
© polaRYSE
La zone de convergence intertropicale s’est présentée à Holcim-PRB comme une simple formalité : « Depuis hier, je suis de retour dans l’hémisphère nord avec le passage des petites îles Saint-Pierre et Saint-Paul. C’était rigolo de passer juste à côté. Je suis sorti du Pot au noir a priori. On dit qu’à cette époque de l’année, il est facile à traverser… Eh bien, je confirme. J’ai eu beaucoup d’irrégularités comme si quelqu’un s’amusait à jouer avec l’intensité du ventilo et à le tourner dans tous les sens. Par contre, il ne s’est jamais complètement éteint. J’ai toujours eu 10-12 nœuds de vent. Il fallait être sur les réglages et sur la trajectoire mais ça avançait toujours. Je suis sorti des zones nuageuses. Le vent est toujours très instable donc j’ai du mal à dormir. Ce matin, j’ai été obligé de m’arrêter car j’avais une petite bricole à faire sur mon amure de J2. Quand je suis reparti, j’avais 11-12 nœuds de vent au près serré. Une fois que le bateau était réglé, c’est rentré sans prévenir à 28 nœuds en adonnant de 50 degrés. C’était la guerre complet ! J’étais face à la mer avec le bateau qui faisait des bonds. Ça a duré une heure et puis ça a doucement molli. Et puis, c’est reparti de nouveau. Je ne sais pas qui s’amuse avec le ventilo mais j’aimerais bien dormir aussi, s’il vous plait » s’amuse le skipper breton.
Paul Meilhat (Biotherm) progresse à 132 milles devant l’étrave du monocoque vert et bleu, Sam Goodchild (Vulnérable) à 149 milles et Jérémie Beyou (Charal) à 157 milles, des écarts infimes pour ces monocoques. L’ordre d’arrivée aux Sables d’Olonne n’est donc pas encore établi dans ce groupe qui va devoir gérer le passage d’une dorsale anticyclonique puis d’une dépression bien creuse. « Pour l’instant, son timing et sa position diffèrent un peu. Comme elle est vraiment sur notre route, la moindre petite différence a une grande influence sur la stratégie. Et puis, le vent y est très fort. Il y a 50 nœuds de vent sur le flanc sud-ouest de la dépression, avec la mer qui va avec » observe Nicolas. Pour l’heure, le marin profite encore de quelques jours de navigation en short-t shirt dans l’alizé de nord-est qui devrait l’accompagner jusqu’à la latitude des Canaries tout en jetant un œil sur les cartes et l’évolution de cette dépression qui va guider le retour en mode hivernal et l’entrée dans le Golfe de Gascogne. Il va falloir faire la bonne trajectoire sans prendre trop de risque. Jusqu’au bout les galères techniques sont la hantise des skippers. Personne n’est épargné et ce midi, c’est Paul Meilhat qui a vu l’une de ses voiles d’avant tomber à l’eau. À l’heure d’écrire ces lignes, Charlie Dalin est le seul solitaire à pouvoir enfin relâcher la pression et évacuer le stress d’une compétition permanente et unique qui a duré pour lui 64 jours : « Bravo au vainqueur, bravo à Yoann. Bravo aussi à Seb Simon qui est en bonne voie pour arriver » commente Nicolas qui connaît bien chacun de ces trois marins.
De son côté, difficile de préciser son arrivée mais Nicolas devrait faire son retour en Vendée entre le 23 et le 27 janvier.