IMPITOYABLE ATLANTIQUE

03 janvier 2024

Vendée Globe

Le Vendée Globe est un marathon qui use les hommes comme les bateaux, océan après océan. Alors qu’il est passé dans le sud du point Nemo ce matin, Nicolas Lunven tient ce rythme de marathonien sans sourciller. Toujours au cœur d’un groupe actif composé de Jérémie Beyou et Thomas Ruyant, le skipper d’Holcim-PRB assure depuis le coup d’envoi un sacré niveau de jeu. Si les deux leaders Yoann Richomme et Charlie Dalin ont, comme prévu, continué à creuser l’écart, les batailles sont intenses dans leurs tableaux arrière et se mènent en gérant l’usure inévitable du bateau après 15 000 milles de course. Rien de grave à bord d’Holcim-PRB, mais de petites réparations qui consomment de l’énergie et du temps face aux adversaires.

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© polaRYSE

Tous tentent de se tirer du centre dépressionnaire qui leur apporte un vent terriblement instable et imprévisible. Dans ces conditions, Thomas Ruyant, 4e, a déchiré hier une voile essentielle pour la remontée vers Les Sables d’Olonne, son J2. Le skipper a décrit des rafales impressionnantes qui ont subitement fondu sur lui, couchant son bateau. Résultat : une voile en lambeaux au bout de longues minutes d’une bataille stressante avec les éléments. C’est au tour d’Holcim-PRB, Biotherm, Charal et Malizia de gérer un vent et une mer extrêmement difficiles. « Là je suis dans les orages. On traverse un centre dépressionnaire orageux. La soirée dernière a été plus que tonique. Nous nous sommes bien faits secoués, beaucoup de manœuvres. Cette nuit, ça a été pareil. Changements de voile, virements de bord… Là, je suis toujours en train de me dépêtrer de cette zone de vents faibles, erratiques avec une mer croisée. Je me croirais dans la marmite de la sorcière ! » décrit Nicolas. Même son de cloche du côté de Paul Meilhat qui avoue ne pas avoir dormi depuis 36 heures !

Impossible de fermer l’œil avec un vent qui bouge constamment et qui contraint à enchainer les manœuvres pour ne prendre aucun risque pour le matériel. Dans ces conditions, la vigilance est extrême pour faire face à la menace constante d’une casse. Nicolas en a fait les frais aujourd’hui… Le chapeau de la tête de mât a cédé, entrainant la perte des antennes et instruments aériens. Depuis quelques heures, le skipper d’Holcim-PRB navigue quasiment à l’aveugle sans information fiable sur le vent. « Pour couronner le tout, la journée n’est pas terrible. À force de me faire secouer, j’ai le chapeau de la tête de mât qui s’est arraché avec toutes les antennes (VHF, Oscar, …) et les aériens.  Là, je n’ai plus d’aériens …. Dans les orages, avec les vents erratiques et la mer mal rangée, ce n’est pas facile de trouver la route et de savoir comment régler le bateau et quelle voile mettre… J’ai un aérien de secours mais pour le moment c’est trop approximatif pour être efficace. Je ne désespère pas de pouvoir améliorer cette situation. Mais pour le moment, c’est un peu la tuile » explique Nicolas qui espère rapidement voir la lumière au bout de ce tunnel. « Depuis 24 heures, je n’ai pas beaucoup dormi donc j’ai hâte de retrouver des conditions stables avec éventuellement un aérien de secours pour me permettre d’aller me reposer ».  


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