« ON PEUT DIFFICILEMENT RÊVER MIEUX DEPUIS LE DÉPART »
14 novembre 2024
Vendée Globe
À bord d’Holcim-PRB, Nicolas Lunven affiche une sérénité impressionnante. Il file toujours à vive allure dans un vent portant et profite visiblement à 100% des conditions de navigation qui s’offrent à lui.
Hier, il a battu le record de vitesse en monocoque sur 24 heures avec 546,64 milles parcourus à la vitesse moyenne de 22,78 nœuds ! Des statistiques renversantes qui récompensent la clairvoyance du skipper d’Holcim-PRB dans ses choix de route et la vélocité du monocoque vert et bleu. C’est aussi tout le travail et l’engagement de l’équipe technique qui sont salués par ce record. Nicolas a bien sûr savouré cet exploit mais il n’est pour autant pas sorti de la concentration dans laquelle il s’est installé depuis le coup d’envoi dimanche. « C’était un peu la surprise ! Je ne m’attendais pas à cette nouvelle. C’est vraiment bien. Ça m’a permis de valider ma petite option ouest que j’étais seul à prendre. Et puis ça valide le potentiel du bateau » raconte Nicolas à la mi-journée. Alors que la tête de flotte menée par Yoann Richomme navigue au large des Canaries, les solitaires savent que la météo à venir va leur donner du fil à retordre. Une dorsale anticyclonique leur barre la route et il va falloir être fin stratège pour être ralenti le moins possible et compter parmi les premiers à mettre cap au sud vers l’équateur. « C’est chouette. Ça avance bien vers le sud-ouest à peu près pour aller viser un point d’empannage. Devant nous, il n’y a pas beaucoup de vent. Il va falloir négocier ça à partir de demain, trouver à se faufiler dans cette zone sans vent en faisant du sud-ouest ou de l’ouest avant de descendre plein sud vers le Pot au Noir » explique Nicolas.
Le skipper d’Holcim-PRB a installé son rythme à bord. Même si la navigation a été tonique depuis le départ, il a réussi à gérer parfaitement son sommeil et son alimentation. Il prend aussi le temps de contempler l’environnement qui l’entoure comme hier soir alors qu’il passait au large de Madère. « Depuis le départ, nous n’avons fait que du portant. C’est bien sympa ! je suis passé à côté de Madère hier soir. Je n’étais vraiment pas loin, c’était super chouette de voir la masse dans la nuit avec toutes les lumières de l’île. En plus, nous avons de belles nuits avec la pleine lune. Ce serait bien qu’on ait de belles journées aussi car je ne vois que des nuages le jour. Le moral est bon, tout va bien à bord » décrit-il enthousiaste avant de préciser « Je suis en short et T-shirt. Nous sommes bien dans les alizés ».
Deuxième au classement de 12h00 à seulement 8 milles du tableau arrière de Paprec Arkea, Nicolas Lunven est là où on l’attendait, c’est-à-dire en prise directe avec les cadors de la classe IMOCA comme Yoann Richomme, Thomas Ruyant, Jérémie Beyou, Sam Goodchild ou encore Charlie Dalin. Le mode « régate autour du monde » est bel et bien activé et ce Vendée Globe s’annonce fascinant. Vincent Riou, vainqueur du Vendée Globe 2004 sous les couleurs de PRB et observateur avisé de la course que mène Nicolas depuis le départ, apprécie particulièrement ce lancement du tour du monde : « le combat est magnifique ! ».