UNE FIN DE PACIFIQUE PRÉVUE TONIQUE
19 décembre 2024
Vendée Globe
C’est le 39e jour de course sur le Vendée Globe et Nicolas Lunven mène toujours son bateau à vive allure. Le skipper a la voix claire et énergique dans les messages qu’il envoie à terre et ne rate jamais l’occasion d’une petite blague dans ses vidéos. Le reste du temps, il est concentré pour continuer à animer cette intense bagarre qui l’oppose à Jérémie Beyou. Un duo auquel est venu se mêler Thomas Ruyant. Les trois bateaux progressent quasiment bord à bord le long de la zone d’exclusion des glaces et en direction du point Nemo, le « pôle maritime d’inaccessibilité », autrement dit, l’endroit le plus éloigné de toute terre. Seuls quelques milles les séparent les uns des autres. D’ailleurs, Nicolas, actuellement 5e, a navigué une bonne partie de la journée d’hier à vue avec Vulnérable de Thomas Ruyant.
Devant eux, Dalin, Richomme et Simon, filent avec plus de 700 milles d’avance ce qui fait dire à Nicolas qu’il sera difficile voire impossible de revenir sur eux avant le Cap Horn. « Il n’y aura pas d’opportunité avant le Horn mais ce sera probablement plus ouvert sur la remontée de l’Atlantique. Il y a pas mal de zones de pièges le long de la côte sud-américaine et puis lors du passage du Pot-au-Noir. On verra. C’est encore loin » commente le skipper d’Holcim-PRB. Si le Horn sonnera sans nul doute comme une délivrance avec le retour vers des conditions plus clémentes, il a d’abord à gérer une deuxième moitié de Pacifique qui s’annonce tonique. « Actuellement, il ne fait pas chaud, 7-8 degrés mais les conditions sont très clémentes, je suis au portant VMG dans une petite vingtaine de nœuds de vent. Dans les heures qui viennent le vent va se renforcer copieusement. On va avoir du vent fort plutôt au portant sous le régime d’une dépression australe qui circule assez sud et qui nous génère des vents de sud-ouest à nord-ouest avec des petits fronts qui passent et des centres secondaires. La mer sera aussi formée. Il faudra gérer ces bascules de vent. Je vais être pas mal occupé » analyse le solitaire qui précise aussi que son bateau est à 100% de son potentiel. « Tout va bien à bord. J’ai pris un peu de temps ces derniers jours dans des conditions clémentes pour bricoler un peu. Hier, j’avais de la bricole à faire à l’avant. Il fallait que je n’aie pas trop de vent, pas trop de mer pour le faire. Tout à l’heure, j’avais à nouveau des petites choses à gérer. Je ne m’ennuie pas ».
Nicolas pense atteindre le troisième et dernier cap de ce Vendée Globe dans 7 à 8 jours soit autour du 27-28 décembre. Il restera alors 3 à 4 semaines de course et c’est une remontée de l’Atlantique à suspense qui se profile bientôt devant l’étrave du monocoque vert et bleu.